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Souvenirs d'école

24 octobre 2012

Résultats du concours

Le jury, composé de 5 personnes a rendu son verdict. En faisant la moyenne des notes mises de 1 à 10, l'ordre est le suivant pour les 5 textes les plus appréciés:

  • 1- Henri ou la honte 
  • 2- La consigne 
  • 3- Mieux vaut en rire
  • 4- Le conte de Noël 
  • 4 ex aequo: les examens

 

Nous avons retenu la date du mardi 30 octobre pour remettre les prix et faire une lecture à haute voix des textes retenus.

Cela se passera au MAS à 19h.

Bravo à chacun

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15 septembre 2012

Mon meilleur souvenir d'école, par Naïri

Mon meilleur souvenir d'école était lors d'un cours de mathématiques en 9ème année. Mon enseignante m'avait demandé suite à l'apparition de ma mine déconfite, si j'en avais saisi l'intégralité.
Ce fut sans réfléchir que je lui avais répondus que oui, et que c'était par ailleurs la première fois en 3 ans d'études en voie secondaire générale, qu'une telle chose m'arrivait. Cela avait provoqué en mon être intérieur une vive émotion de joie intense.

Ce que j'avais ressenti, comme indiqué plus haut était tout d'abord, de la satisfaction, en effet, chaque cours de mathématiques me demandait de longues heures éreintantes de travail personnel à la maison, que je m'assurais bien entendu de faire chaque jours auxquelles s'ajoutaient les heures que je passais avec mon professeur particulier. Vous pouvez donc imaginer ma satisfaction en apprenant que je comprenais ce cours et aurais donc un travail moindre à fournir !
 
A la satisfaction d'avoir un travail diminué, s'était ajouté de façon rapide un sentiment de fierté. Comprendre un cours, est une chose dont je ne pouvais à cette époque me venter qu'en français, musique et dessin. La perspective d'une telle nouveauté m'avait émue, et je dois avouer que durant un bref instant, je m'étais sentie fière d'avoir les capacités requises pour suivre un cours de mathématiques (je pouvais avant ce jour en douter, le doute ne m'était alors plus permis), chose, qui je le pense ne s'était jamais réalisée tout au long de ma scolarité.

Une théorie élaborée par mon enseignante visait à affirmer que comprendre une matière était une chose qui, en me rendant heureuse, créait en moi un sentiment d'amour intense envers cette discipline.
Avec le recul, je ne pense pas que c'était ça. J'éprouve naturellement de l'amour pour mon être ainsi qu'envers les capacités listées plus haut, et non envers cette matière.

Je ne peux par ailleurs, continuer ce récit sans vanter les mérites de ce professeur, et il me semble qu'elle avait tout fait pour tenter de rendre sa discipline plus inintéressante encore.
Avoir saisi l'intégralité de ce cours de mathématiques, orchestrée d'une main experte telle que la sienne fit parti de ma liste de grandes satisfactions de ma vie, à côté de la fierté que j'éprouvais dès lors, d'être l'adolescente que j'étais et la capacité de jugement dont je faisais preuve de choisir la qualité de mon entourage.
Une démarche logique et intelligente de ma part consisterait à m'interroger brièvement sur les causes qui m’avaient permis de réaliser un tel exploit afin de pouvoir la concrétiser à nouveau par la suite.
De nombreux facteurs ont aisément pu influencer ma compréhension de ce cours :

Le premier étant mes prédispositions à une réception et à une compréhension normale de ce cours; je me rappelle que c'était un lundi matin, mais suite à une bonne nuit de repos salvatrice que j'avais  passé la veille, je dois admettre que j'étais en bonne conditions, chose rare pour un lundi matin de cette époque.
Evidemment nous pourrions également se laisser à penser que ce cours était "plus simple", je ne le pense pas. Un cours de mathématiques aussi simple soit-il, reste un cours de mathématiques, cette aberration dissipée et écartée d'un revers de mains, orientons-nous sur d'autres causes plus plausible.
Aujourd'hui, je dois admettre avoir subie l'influence positive du camarade de classe qui avait été à mes côtés et dont les conseils et l'insistance déployée par ce dernier pour me permettre de suivre ce cours me furent certainement bénéfique.
Cependant, je ne désire en aucun cas m'enlever une part du mérite, sans doute ai-je également d’avantage saisi ce cours grâce à une attention particulière portée durant cette heure, dont la grandeur m’avait surpris.
Ce fut la première fois que je déployai autant de concentration, et j'espère, un jour, dans un avenir proche, recommencer.

13 septembre 2012

Quelques minutes pour changer une vie

 

Pendant le cours de gymnastique, deux groupes sont formés, un pour jouer au curling et l’autre au tennis de table. Bien sûr il n’y avait qu’un prof. Tous les garçons sont partis jouer au curling avec le prof, tandis que les filles sont montées à l’étage pour faire du ping-pong, après quelques parties, l’ennui s’est fait sentir dans la salle, il leur fallait trouver quelque chose d’intéressant à faire. (Quoi de mieux que d’insulter une personne pour des jeunes de 7ème année.) Bien sûr elles m’ont choisie, je n’ai jamais su pourquoi c’était moi leur souffre-douleurs.

Là commencèrent les plus longues minutes de ma vie. Cela ressemblait à une chasse, les filles m’ont entourée et ont formé un cercle qui se rapetisser autour de moi, aucune fuite possible. Les insultes commençaient et coincée comme une proie qu’on allait abattre, j’espérais que le prof arrive. J’étais morte de trouille et pleurais toutes les larmes que j’ai pu, je n’avais plus que à attendre tout en espérant qu’une personne viendrait me sauver.

Hélas jamais personne n’est venu.  Depuis ce jour, je ne sors plus de chez moi de peur de croiser l’une des personnes qui m’ont fait souffrir et j’ai aussi beaucoup de mal à faire confiance aux autres.

Cela fera bientôt cinq ans et ce souvenir restera gravé dans ma vie pour toujours.

Isabelle

13 septembre 2012

Ma formidable 8° année

Ma formidable 8ème année, 
Inès Grin
Quand mon histoire s’est déroulée, j’étais en 8ème année dans un collège de campagne que personne ne connaissait. Nous n’étions pas plus de 300 dans cette école. Les ragots circulaient très très vite. Mais cette histoire se passait à l’intérieur de notre classe.
Nous étions 16 élèves assez soudés. Notre professeur de classe Monsieur B. était un enseignant d’environ 30ans et très cardiaque, ce qui veut dire qu’il était très surexcité et parlait à une vitesse incroyable. Nous l’aimions bien jusqu’au jour où il a pété un plomb.
Mon anecdote se passe au début de l’année environ et elle commence le jour ou Monsieur B. appris que sa femme était tombée enceinte par inadvertance. Durant la journée il était très bizarre. Il ne s’y préparait pas apparemment parce que le jour même, après les cours, il courut directement au bar. Il rencontra le frère d’une fille de notre classe avec ses amis. Ils l’ont embarqué dans un concours de shots. Le pauvre, il ne savait pas dans quoi il s’embarquait. Ces jeunes sont imbattables. Résultat, il finit dans un état déplorable. Par malheur, toute la classe passait par ici ! Nous l’avons retrouvé la tête la première dans les pots de fleur de l’entrée.
Pour se venger de ce qui lui arrivait et ce qui lui était arrivé comme mésaventures, il a décidé de nous le faire payer. Il a décidé de nous faire devenir des petits soldats et de nous dégouté de l’école. Il a instauré quelques nouvelles règles en cours :
  • Si je retrouve une feuille qui traîne, qui n’est pas classé au bonne endroit, je vous mets aux ARRETS.
  • Tous les matins vous devez être debout derrière votre chaise. Celui qui est assis, je vous mets aux ARRETS.
  • Il faut que vous fassiez signer votre agenda ou si vous avez oublié de noter une note, je vous mets aux ARRETS.
  • Si vous parlez en cours, ne serais-ce qu’un mot, je vous mets aux ARRETS.
  • Il faut que vous fassiez des marges dans vos cahiers de maths (il n’était pas prof de maths), souligné vos titres sinon, je vous mets aux ARRETS.
Autant vous dire que nous étions souvent aux arrêts. Le record du collège a été battu.
Pour ces règles, nous avions droit à une seule et unique « erreur ». Mais mise à part les heures d’arrêts, il y avait une autre menace plus conséquente à la deuxième « erreur ». Il menaçait de noter cette phrase à la fin de l’année dans le bulletin scolaire :
  • Madame/ Monsieur Blabla est un jeune homme sympathique certes, mais si vous avez envie de le prendre en apprentissage, je vous le déconseille vivement. Mme/M Blabla est très indisciplinée qui vous fera perdre votre temps et qui n’est pas une personne de confiance.
Je vous promets, je ne vous mens pas et pourtant j’aurais bien voulu. Les réactions étaient abusives. Il insultait les élèves comme un jour où un de nos camarade de classe avait désobéit à une des règles (je ne me souviens plus laquelle) et voilà ce qu’il lui a dit. Il s’est mis debout (il était très grand) pour encore plus le rabaissé et voilà ce qu’il lui a dit en lui hurlant dessus (en plus il positionnait :
  • F. t’es qu’une merde F. ! C’est moi qui écris ta vie. C’est moi qui décide si tu vas réussir ta vie ou si tu vas finir clochard. C’est moi avec ce stylo qui va écrire ta vie. C’EST MOI QUI AI LE STYLO F. !!!!!
Mais nos parents n’ont jamais rien osé dire. Nous n’avions pas de preuve.
Il y a encore eu beaucoup d’autres réactions excessives. Comme celle-ci par exemple :
Une fille de ma classe avait une mémoire de poisson et oubliait souvent de faire signer son agenda. Un jour, Monsieur B. a décidé de sévir encore plus fort. Alors un jour il a posé cette question à la classe : « Qui en a marre que V. ne signe jamais son agenda alors que vous tous les lundis vous faites l’effort de le faire et qu’elle elle n’ait pas besoins de le faire. Que vous vous ramassiez des punitions et qu’elle elle ne les fasse jamais ? Levez la mains » Huit personne sur 16 ont levé la main ! Il avait réussi à nous monter les uns contre les autres. Manquait plus que ça. Résultat, il a donné quatre pages par personne qui avait levé la main comme punition à V. Calculez 8 x 4 = 32 !!! 32 pages de punitions ou elle devait écrire sur chaque ligne : « Je dois faire signer mon agenda pour le lundi sinon je vais devoir continuer à écrire cette phrase débile. »
Tous les jours nous avions droit à un bourrage de crâne de géographie et de citoyenneté. Une faute, Bim punition !
Autant vous dire qu’on l’avait tous les jours. C’était la pire année de toute ma vie. Mais ce n’est pas tout, on l’avait encore pendant toute la neuvième. Heureusement, il s’est calmé.
Nous avons tous eu notre certificat et pendant les vacances, nous avons appris que Mme B. était retombée enceinte…
5 avril 2012

La leçon de chant

Le leçon de chant.

 

C’était au temps d’avant, d’avant l’informatique, les téléphones portables, l’internet, l’iPod, l’iPhone, l’iPad. C’était avant la mondialisation, la globalisation, la médiatisation, avant la prise de pouvoir de l’économie sur l’humain.

C’était cependant il n’y a pas si longtemps, à une époque où les enfants trouvaient l’aventure au coin de la rue ou à l’orée du village. L’imagination, alors, remplaçait avantageusement les possessions matérielles. Avec un simple opinel, on taillait dans les écorces de pin récoltées après l’élagage d’arbres fraîchement abattus des navires insubmersibles qui dévalaient les ruisseaux à fend la bise. De les voir disparaître dans les tourbillons nous faisait beugler de plaisir. En ce temps, la télévision n’offrait pas encore de séduisantes couleurs et seul un triste camaïeu de gris glissait derrière la vitre bombée de l’écran. Deux chaînes seulement se partageaient les programmes et ceux-ci ne commençait qu’en début de soirée pour se terminer aux alentours de 22h30. Le mercredi faisait exception, l’après-midi étant réservé, pendant deux heures, aux enfants. Le mardi, jour de relâche, donnait aux membres de la famille l’occasion de passer la veillée à jouer ensemble.

Bref, il en allait ainsi en 1960 et je ne sus jamais pour quelle obscure raison mes parents décidèrent, cette année-là, de me placer en internat. Je devais y rester cinq ans et demi !

Pas de chance : Figurez-vous que l’internat catholique dans lequel on m’envoya était une institution fermée où régnait une discipline militaire, accompagnée d’un régime alimentaire spartiate. Les immenses dortoirs, d’environ quatre-vingts lits aussi accueillants que des cercueils rangés comme les touches noires d’un piano, recueillaient, la nuit venue, les enfants que l’ennui du cocon familial rendait parfois pleurnichards. Dehors, les murs d’enceinte étaient surmontés de hauts grillages quadrillant l’horizon à la manière de bas résille sur les jambes diaphanes d’une jolie femme.

Les horaires étaient stricts. Diable, il ne fallait pas se laisser submerger par la horde des pensionnaires débordants d’énergie que nous étions ! Donc, le matin, diane à 6h30 dans un silence aussi glacial que l’eau des robinets avec laquelle nous devions nous laver. Puis, messe et petit-déjeuner, toujours en silence. Enfin, dix minutes avant d’entrer en classe et seulement après avoir fait notre lit au carré, nous pouvions parler et nous ébrouer un peu. Nous avions sept heures de cours par jour, rythmées par quelques récréations. Après le goûter s’y ajoutaient deux petites heures d’étude, réservées d’abord aux devoirs et ensuite à la lecture pour ceux qui disposaient encore d’un peu de temps. La collation du soir terminée, un bref moment récréatif nous était accordé, puis la sonnerie stridente qui cadençait notre quotidien résonnait et, en silence, nous regagnions nos dortoirs respectifs. Gare à celui qui parlait ! Le jeudi après-midi, histoire de nous fatiguer un peu, nous avions droit à une longue promenade obligatoire. Ainsi se déroulaient nos semaines, ponctuées, par-ci par-là, de punitions pas toujours justifiées.

Dans cet univers carcéral, les professeurs, les surveillants et même les bonnes sœurs qui composaient la cohorte de nos gardiens montraient un air sévère, teinté d’austérité et de rigidité, comme pour mieux asseoir leur autorité. Leurs mains pouvaient être lestes si, d’aventure, un élève contrecarrait les directives. Parfois un éducateur, parmi les moins vieux ou alors un peu plus naïf que ses pairs, se montrait, pour un instant, chaleureux et daignait partager avec nous un éclat de rire. Mais c’était rare ! Lors du temps libre, les élèves, en provenance de toute la Romandie, se retrouvaient par affinités régionales, sportives, ou bien par âge. Les groupes formés en début d’année ne variaient pas. Inutile de vouloir s’immiscer dans l’un d’eux en cours de scolarité, l’essaim était aussi hermétique qu’une loge maçonnique ! Les quelques moineaux – dont je faisais partie – qui n’avaient pas trouvé de nid, étaient livrés à eux-mêmes durant toute la période scolaire. En vérité, cette situation ne me déplaisait pas. Ce microcosme, avec son système hiérarchique, ses combats internes, ses mesquineries, ses jalousies et parfois aussi ses amitiés, reflétait à l’envi le monde extérieur.

Ce fut durant une leçon de chant du deuxième semestre de la seconde année que se produisit l’évènement : Celle-là se déroulait sous les combles, dans la vaste salle du troisième étage, vide comme un œuf gobé, et dont le plancher délavé craquait sous les pas. Ce cours réunissait les enfants par tranches de tessiture. Ce jour-là, nous devions être une cinquantaine de soprani face à notre professeur de chant, le père Favre – prêtre de son état – qui faisait aussi office d’infirmier de l’établissement. Cet homme, à la soixantaine dégarnie, portait perpétuellement une large blouse grise flottant sur son corps trop sec comme une voile affalée contre contre le mât d’un navire. Il nous dirigeait d’une main de fer et à la baguette… au sens littéral du terme, car les verges qui s’abattaient sur les postérieurs de ceux qui osaient rigoler, bavarder, chanter faux ou même faire semblant provenaient directement des platanes du préau. Chose piquante, les élèves devaient eux-mêmes ramasser les branchages lors de l’élagage automnal desdits arbres. Je dois souligner ici l’excellente qualité de ces badines. Mes fesses s’en souviennent encore lorsque j’y repense !

Or donc lors de cette fameuse leçon, un vent de fronde flottait dans l’air. Une sorte de fièvre nous habitait et malgré les menaces de sanctions de plus en plus précises de notre professeur, nous ne nous calmions pas. En fait, l’énervement du père Favre alimentait notre chahut : Plus il tempêtait, plus nous rigolions. À cause de son exaspération, son visage, d’habitude d’un blanc crayeux, avait viré au rose, puis au rouge, avant de devenir brusquement violet. Son souffle saccadé se fit court. Soudain, on le vit déboutonner fébrilement le col étroit de sa chemise, puis s’agripper au clavier de l’harmonium. Avec lenteur, ses longues jambes d’échassier se plièrent comme un cric qui se referme et il se retrouva étendu sur le plancher rugueux. Interloqués, les élèves s’étaient figés. Alors, dans un silence sépulcral, on entendit le maître murmurer :

-          Vite, vite, allez chercher de l’aide…

Toute la chorale resta d’abord pétrifiée, puis des chuchotements circulèrent dans les rangs. On aurait dit des pépiements de moineaux, cachés dans un buisson d’acacias, découvrant un matou à l’affût. Finalement, ces petits cris étouffés cessèrent, un silence opaque s’installa… mais personne ne bougea !

Durant un temps indéfinissable, nous scrutâmes sans broncher ce long pantin suffoquant comme un poisson hors de l’eau, les yeux grands ouverts vers le plafond lamé. Certains avaient le regard qui voyageait alternativement de l’enseignant à la baguette de platane posée sur l’harmonium, juste à côté du métronome. Un sentiment de timide revanche les habitait. Puis un gosse du premier rang, plus peureux ou plus responsable que les autres, commença à crier qu’il fallait aller chercher du secours. Alors ce fut la débandade !

Le père Favre reprit ses cours de chant trois semaines plus tard. Il avait retrouvé son teint pâlot, mais quelque chose avait tout de même changé : Il était plus doux, moins braillard. Les badines restaient enfermées au fond de l’armoire. Mais, malheureusement pour nos fesses, à la fin du semestre, notre chef d’orchestre avait retrouvé l’entière maîtrise de sa baguette.

Gavroche

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20 mars 2012

La petite fille et le "Notre Père"

(Pour agrandir ce texte que nous avons voulu laisser avec l'écriture manuelle, cliquer sur une des 5 parties du texte, elle s'agrandira)


Poe1


Poe2


Poe3


Poe4


Poe5

19 mars 2012

Le conte de Noël

Un flocon, puis deux puis trois... Il ne reste que quelques semaines avant Noël, des bougies sont disposées de parts et d'autres de la classe, j'aperçois les étoiles multicolores des guirlandes lumineuses à travers les grandes vitres de l'école et ça sent si bon la cannelle et l'anis !

J'ai six ans et nous sommes en plein hiver, mes joues sont encore rouges du froid de la récréation et je sens contre ma nuque les noeuds que mon bonnet de laine tisse dans mes cheveux blonds. Glissés tout au fond de confortables pantoufles, mes pieds ne souffrent plus du froid, je m'étire et loue la douce tiédeur du pull-over contre ma peau. Les boules de neige et le toboggan glacé soigneusement réalisés sont restés dans la cour de l'école, que j'ai hâte d'entendre la sonnerie pour retourner à mon royaume de givre !

Juste avant l'école, un traîneau de bois est passé devant chez moi avec à son bord mon voisin grimé en Père-Noël pour l'occasion, il faut absolument que je raconte cette histoire à la maîtresse mais j'attends encore un peu : elle est si appliquée à mettre du ton et de la vie dans le conte qu'elle nous lit ! Ah, la maîtresse et ses cheveux blonds ; sa douceur et sa gentillesse transforment la salle de classe en refuge, nous sommes si calmes et concentrés qu'une légère somnolence s'installe. La plus grande des bougies se consume en une coulée de cire rouge laissant s'échapper un parfum sucré, le soleil est couché et tout devient feutré : la pendule semble adoucir ses « tics » et ses « tacs », les bricolages dorés se font moins lumineux et le clignotement des guirlandes se réduit.

Assis en cercle sur nos coussins nous venons d'entendre avec regrets le « fin » propre à chaque conte et, la sonnerie vient briser le rêve éveillé dans lequel chacun d'entre nous s'était glissé. Ma maman est venue me chercher dans la cour, elle dépose un doux baiser sur ma petite joue glacée et voilà qu'un chocolat bien chaud m'attend déjà à la maison !

Tasse en main, je m'asseye entre deux paquets-cadeau, respirant profondément l'odeur du sapin scintillant. Dans pas longtemps nous serons grands, c'est ce que nous a dit la maîtresse à la fin du conte, je ne sais pas encore si elle a raison mais si le temps pouvait s’accélérer jusqu'à Noël, ce serait déjà bien !

Moineau (pseudo) 

19 mars 2012

Les examens

Dans ma section primaire, trois semaines avant les examens de  fin d’année, nous passions nos heures de dessin, qui pouvaient déborder pour notre grand bonheur

sur l’heure de grammaire, à décorer les feuilles des épreuves à venir.

Grands titres, cadres originaux qui mettaient à profit notre imagination fertile, soulignages colorés et application laborieuse afin d’éviter de salir, corner ou tacher ces futures pages sur lesquelles nous suerions à débattre de la contenance d’une baignoire remplie aux trois quarts et qui avait hélas une fâcheuse idée de fuir… d’un verbe à conjuguer au subjonctif imparfait… d’une composition à imaginer… etc.

Ce travail décoratif terminé, nous passions au ponçage, cirage et lustrage de nos tables d’école, toutes en bois brut évidemment. Ah ! la belle ambiance de franches rigolades, d’échanges de paille de fer et de chiffons odorants, avec en toile de fond des bavardages  discrets mais néanmoins autorisés.

Le matin de l’examen, nous nous retrouvions tous vêtus de nos plus beaux vêtements, ceux appelés « du dimanche » voire même parfois tout neufs, achetés pour ces journées spéciales. Le maître, dit le régent, délaissait sa blouse blanche pour nous recevoir en belle veste, quel honneur !

Le concierge, lui, avec toute sa fierté de maître d’œuvre responsable des lieux, avait, les veilles précédentes, c’est-à-dire samedi et dimanche, ripoliné le parquet qui brillait comme un sou neuf !

Tandis que les autorités scolaires entraient à leur tour dans notre classe affichant des airs de personnes sérieuses et graves, je humais avec délectation ces odeurs de cire et d’encaustique mêlées. Je souriais à cette école qui fleurait le frais, la lumière et la légèreté de l’air, oubliant pour un instant les examens qui tordaient le ventre.

Le père Thibaut, président de la commission scolaire, sous ses sourcils épais et broussailleux, nous transperçait de son œil sévère. Les mains croisées dans le dos, il effectuait des aller et retour entre les rangées de tables tout en récitant son discours d’ouverture. Ses chaussures à la semelle épaisse, parfaitement cirées, provoquaient  un chant étrange  au son strident lorsqu’il pivotait sur lui-même. Ce chant pour le moins incongru suscitait parmi quelques-uns d’entre nous des clins d’œil furtifs et des rires sous cape qui détendaient l’atmosphère devenue soudain lourde de gravité.

– En cette journée « d’ examène » disait-il, JE VEUX  que vous travailliez « d’arrrrrache » pied…

Ce début dictatorial est resté dans nos mémoires, car souvent nous jouions à le contrefaire lors de nos jeux théâtraux !

Ce même père Thibaut avait  en fait un cœur bon et généreux caché sous son aspect grave et intransigeant de président et savait, l’air de rien, pointer son index imposant sur une faute d’étourderie  fraîchement commise lors de la dictée, afin que nous en rectifions immédiatement l’erreur avant la remise des feuilles, nous sauvant ainsi d’un point précieux.

Ces examens se déroulaient sur deux jours avec à la clé un horaire raccourci qui nous permettait de rentrer plus tôt à la maison, et ponctué de récréations prolongées  pour notre plus grand bonheur.

Durant ce temps des examens, nous étions les rois du village ! En effet, les jours précédant les épreuves, les adultes  rencontrés nous gratifiaient d’encouragements tout en  nous glissant dans le creux de la main une pièce de monnaie afin que nous puissions nous acheter une gourmandise : « Tiens mon petit, c’est pour tes examens, travaille bien ! »

Et nous, fiers et heureux, nous gardions  précieusement ces pièces sonnantes jusqu’aux jours fatidiques où, EXCEPTION annuelle nous pouvions sortir du préau lors d’une de ces récréations afin d’aller choisir ce qui comblerait au maximum nos palais habitués ordinairement à la tartine ou à la pomme croquante.  Ah ! les petits pains dorés, qu’ils soient au sucre ou au lait, ceux aux raisins et aux amandes, plus moelleux encore… les bonbons colorés…

Ces deux jours terminés, les résultats obtenus et reçus avec des surprises diverses, larmes ou joie débordante, nous nous retrouvions tous pour un concert de chants appris  tout au long de l’an, et offerts à cette commission scolaire que nous craignions et respections et qui prenait un plaisir évident à nous écouter après nous avoir vus suer !

 

Après tous ces efforts venait le moment de la grande ronde finale dans le préau, enmenées par les plus grandes, qui nous permettait de nous rapprocher de celui ou de celle choisi comme « bon ami  ou bonne amie» ! 

– C’est qui ton « bon ami » cette année ?

Question régulièrement posée  par nos aînés et qui pouvait nous mettre mal à l’aise selon qu’on ait ou non été choisi !

Au gré de nos âges, ce rapprochement se faisait très discret et pouvait aller du simple regard de loin  qui justifiait  un  doux pincement au cœur, à l’effleurement de la main qui troublait  davantage, puis à la main dans la main tenue avec  fierté qui rendait notre regard béat de volupté. Pour les plus audacieux, c’était un baiser volé et rendu  avec tout l’émoi délicieux de la première fois.

Il était coutume que les parents, respectant un tournus annuel, préparent un repas afin de fêter dignement cette fin d’année scolaire en invitant tous les enfants. Généralement le groupe se scindait en deux, les plus petits qui ne rentreraient pas après vingt et une heures se rendaient dans une famille, et les plus grands qui pouvaient prolonger leur soirée jusqu’aux environs de vingt-trois heures dans une autre. Je me souviens de saucisses aux choux, de belles platées de pâtes, de desserts généreux et surtout de cette ambiance festive, de ce bonheur de se retrouver dans une autre famille.

 

Une année d’école avait passé. Les vacances de Pâques arrivaient, et quinze jours plus tard nous retrouvions notre maître et nous étions les grands.

                                                                                                                       Pierrette

19 mars 2012

Les p’tits de six ans

Juste à peine six ans, mes nattes ornées d’un ruban bleu, le front dégagé, la raie au milieu, me voilà avec mon sac à dos beige en cuir martelé et à l’odeur du neuf. Dedans, il y a un tablier que maman m’a confectionné, des pantoufles fermées sur le pied et une tartine à la confiture de pruneaux, c’est celle de la semaine, le dimanche maman sort le pot de gelée de cassis ou de fraises.

Me voilà donc, un mètre vingt de timidité maladroite, je vais à l’école. Maman m’a conduite jusqu’à la traverseée de la route, elle me colle trois bisous et je marche les pieds légèrement en dedans, de celle qui n’ose pas trop avancer et pourtant d’habitude je cours, je galope, d’ailleurs on m’appelle «la bise» dans ma famille et mes quatre frères adorent me faire bouillir en m’appelant ainsi.

Montée d’escaliers, larges escaliers en pierre dure, et le corridor froid m’accueille avec les deux rangées de patères noires. Je peux choisir celle que je veux, aucun prénom collé comme une invitation.

Je dois y suspendre mon manteau bleu, mais je n’y arrive pas, d’ailleurs aucun des cinq autres enfants n’y parvient, c’est bien trop haut ! Même en étant sur la pointe des pieds. Depuis une heure, la maîtresse est déjà en classe avec les grands, on n’entend pas un bruit, il semble que personne ne soit là.

Heureusement une âme bienfaitrice, Madame Bécherraz, concierge du collège, épouse du « Père Béchère », lui aussi concierge mais également agent de police  de la Commune, arrive avec son large sourire, ses yeux lumineux légèrement cassés par des paupières tombantes et sa voix douce et sucrée qu’elle pose en chuchotement :

– Doucement les enfants, faut pas déranger les grands !

Elle nous aide à lacer ou enfiler nos pantoufles et surtout à suspendre nos vestes et manteaux, à passer notre tablier, voire le boutonner. Elle nous fait mettre en colonne par deux et nous conduit  jusqu’à la porte brune épaisse qui fait battre mon cœur en cadence accélérée.

– Vous êtes prêts, mes chéris ?

Elle vérifie chacun et c’est avec son sourire généreux, tout en nous regardant,  qu’elle frappe… puis ouvre la porte vers cet inconnue qu’est la classe, nous laissant entrer en ces lieux…

– Voilà les petits de six ans ! s’exclame la maîtresse en nous accueillant.

Ainsi je fis connaissance de l’appellation «les p’tits de six ans» et de «Ma’ambéchère»  qui chaque matin venait nous «préparer» pour entrer en classe, nous «les p’tits de six ans», Ma’ambéchère qui adoucit ma première année de scolarité, Ma’ambéchère qui savait mettre le bon pansement sur nos plaies de chutes, à la récré, mais aussi sur nos plaies de cœur. Son écoute était sans limite, ses gestes tendres, sa patience merveilleuse. Cependant, elle savait se faire respecter et si Ma’ambéchère devait se fâcher, nous étions aussi honteux que tristes.

Ma’ambéchère n’avait pas d’enfants, alors elle nous adoptait avec son cœur grand de maman d’emprunt.

Nous «les p’tits de six ans» occupions la rangée de gauche en face de l’entrée. Les grands m’impressionnaient, ils savaient déjà lire, écrire et trouver les solutions des problèmes ennoncés au tableau noir. Les grands savaient et moi, comment j’allais faire pour savoir tout ça ? Une peur alors  me prenait  le ventre.

Comme tous les autres « p’tits de six ans », je mettais les deux mains sur la table en attendant la tâche à faire. Ce furent des bâtons dans la ligne, des dessins, des tissages. Ah ! quel casse-tête, ces bouts de papier qui ne suivaient pas le chemin proposé… et cette aiguille à tisser qui s’ouvrait à mi-parcours et il fallait recommencer.

Quand la maîtresse sortait de son armoire des boîtes bleues cartonnées, je savais qu’elle allait choisir pour chacun de nous un poème à apprendre pour le samedi matin. Suivant la longueur de celui-ci, elle y apposait un point au crayon signifiant que notre apprentissage se terminait ici et que la suite serait pour le samedi suivant. Alors maman, patiemment, avant que je ne sache lire, me disait et redisait le poème. Elle appelait ça «une ritoulée».

Ma peur était d’être punie et «d’aller au coin», alors je me tenais tranquille, même que parfois je chuchotais dans l’oreille de mon voisin, ce qui était interdit.

Un matin, alors que je me baissais pour voir en-dessous de ma table, je  vis une «énorme» araignée noire se balader sur le plancher. Mon cri du cœur fut aussi déchirant que paniqué, ce qui fit sursauter les autres en train de «recopier» le vocabulaire écrit au tableau noir. Cette surprise provoqua chez certains une rature à l’encre bleue sous le mot en devenir. La maîtresse se fâcha et envoya une brigade de grands à la recherche de ladite araignée. Ils ne virent qu’une mouche et toute la classe s’esclaffa, me laissant à la fois rouge et pâlissante de honte. Mais moi je suis sûre et certaine d’avoir vu une araignée et je la vois encore.

Je fus punie pour avoir créé un tel remue-ménage dans la classe silencieuse et envoyée au coin, le coin si redoutable. Debout les mains dans le dos à attendre que la sanction s’arrête, mes yeux scrutaient ce coin de haut en bas car il pouvait y cacher une araignée, ma hantise.

Ce fut ma seule visite «au coin» et elle m’a suffisamment guérie de toute tentative de dire quoi que ce soit, ma timidité face aux grands fut encore renforcée… Heureusement Ma’ambéchère était là, tout près, dans ce collège, et maman à la maison qui écoutait et consolait.

 

Pierrette

 

19 mars 2012

La consigne

Il avait dit : «Je ne veux voir personne derrière les fenêtres, c’est bien compris !» Nous avions tous un travail conséquent à faire à nos places respectives et il était évident que, vu le ton employé pour la consigne, aucun de nous n’oserait se lever pour «guigner» afin de savoir qui participerait au cortège de funérailles en ce début d’après-midi de printemps.

Lui, celui qui avait donné cet ordre, c’était notre maître d’école, le régent comme on le dénommait à l’époque. Ce régent que j’aimais aussi intensément que le pouvait mon cœur d’enfant.

Dans ce petit village de mon enfance, l’école se trouvait au milieu avec en face, légèrement en diagonale, l’église de pierre et son clocher imposant puis, en-dessous, la laiterie et toute son animation bi-quotidienne.

C’est d’ailleurs ainsi que chaque soir en allant chercher le lait pour toute la famille, je voyais les luminaires de notre classe allumés, ce qui voulait dire qu’Il était là… en train de préparer pour demain. Il faut dire qu’avec tous les degrés réunis en une seule classe, ce régent consciencieux avait beaucoup  à faire. De le savoir là me réjouissait le cœur, je me sentais attendue, oui attendue et c’était comme une vague de chaleur qui m’envahissait et m’entourait d’amour. Alors je sautillais en chantonnant sur le chemin du retour, mon seau rempli de lait, ce qui ne manquait pas de laisser quelques gouttes s’écouler par en- dessous du couvercle !

Le lendemain matin, le tableau noir était blanchi de textes d’une écriture oblique, régulière, parfaitement à l’horizonzale, sans une ligne comme support, ce qui forçait mon admiration pour ce régent.

Ce tableau comportant deux ou trois rabats que le maître déployait au cours de la journée et selon les leçons, atteignait, une fois grand ouvert, la largeur d’un des pans de mur de notre classe.

Que de fois nous nous exclamions devant le dessin coloré pour illustrer un poème, une fleur détaillée pour la leçon de sciences, pistils, étamines, pétales, etc., ou un schéma très compliqué pour les petits dont je faisais partie, mais si intéressant pour les plus grands passionnés par les circuits électriques.

Donc,cet après-midi-là, le régent parti pour les funérailles d’une personnalité du village, avait suffisamment bien organisé son école pour que nous puissions assumer notre tâche sans sa surveillance, en bref il nous faisait confiance et il le pouvait car nous étions plutôt calmes et obéissants… Sauf que… à l’heure où les cloches se mirent à sonner le glas, ce qui signifiait la mise en route du cortège allant jusqu’au cimetière à l’autre bout du village, cet idiot de Philippe, dit Lippin, pris soudain par une curiosité incontrôlable, se lève de son banc pour regarder à l’extérieur, s’exclame avec son grand sourire niaiseux : « Hé ! y’a Quiquine avec son blouson de cuir !» Et moi, niaiseuse à mon tour, comme assise sur un ressort et sans réfléchir une seconde, je me lève par curiostié car je pensais que Lippin faisait une farce, et là, ce n’est pas Quiquine que je vois, mais deux yeux, deux yeux qui scrutent, deux yeux qui plongent en plein centre de mes pupilles affolées, deux yeux  qui me font me rasseoir en cinq sept, les jambes coupées par l’émotion : les yeux du régent !!!

La culpabilité au ventre, la honte au front, les tempes brûlantes, je finis mon exercice sans plus lever la tête de mon cahier comme si mon acharnement à me concentrer allait effacer ce vécu catastrophique d’avoir trahi la confiance du maître.

–       Donc, je ne peux pas vous laisser seuls… Je ne peux pas vous faire confiance !

Et voilà qu’il descend la colonne des tables et s’approche de la mienne.

On ne sait jamais… et s’il ne m’avait pas reconnue… Quand on a neuf ans, on croit encore au miracle. Mais non, il s’arrête bien près de moi. Je reste figée à mon exercice. Et là, me tordant un bout de la joue entre son pouce et son index nerveux, il ajoute :

–       Et en plus, c’est une oizelle !

Oui, il lui arrivait de nommer les garçons «oiseaux» et par conséquent les filles «oizelles», lorsque nous étions un peu dispersés, moins attentifs.

Plus près de mon oreille, il ajoute : « Si je ne peux pas TE faire confiance, alors en qui vais-je pouvoir le faire ?»

Il aurait pu éviter d’ajouter cela, mon honneur étant déjà suffisamment entamé !

J’aurais voulu lui dire, lui expliquer, demander des excuses, mais je restai prostrée, les yeux rivés sur ce texte qui se dédoublait dans la confusion parce qu’en fait je ne le voyais plus qu’à travers mes larmes retenues et mon cœur, ce cœur qui cognait et qui saignait.

De toute manière, à l’époque de mon enfance, il eût été difficile de geindre et de se plaindre, de se justifier, c’eût été malvenu, à l’égard du régent et de nos parents.

Plus de cinquante ans plus tard, malgré le fait que mon entente avec le maître fut parfaite et sans anicroche, les mots de cet après-midi-là, les mots du régent, l’intensité de la douleur à la joue, mais surtout la blessure morale et celle du cœur sont présentes, comme vécues récemment.

 

                                                                 Pierrette

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